Sauvons la forêt de Branches

Incompétence en matière aéronautique, désinformation, malhonnêteté intellectuelle…


Un cocktail dangereux pour le massif forestier.

 

Nous allons en faire la démonstration par une explication de texte d’un article paru dans le Journal  de la Communauté de l’Auxerrois (Inter’Com N°114).

(Ci-après les textes issus de ce journal sont en bleu et vous pouvez télécharger l’Inter’Com par un lien situé en bas de cette page.)

Soumis aux restrictions de la DGAC (Direction de l’Aviation Civile), l’aéroport d’Auxerre est momentanément redevenu aérodrome….(page 4 « Inter’Com »)

Propos stupides et mensongers, la plate-forme aéroportuaire n’a pas subi de décote mais l’aérodrome ne fait plus partie de la liste officielle des aéroports français établie par la DGAC car son trafic passager depuis 2011 est inférieur au seuil de 500 passagers par an… Plus loin dans l’article, vous pourrez noter que le gestionnaire annonce 3500 passagers pour l’année 2011.

Ces mensonges seraient-ils là pour masquer la quasi-absence de passagers « au sens du transport public » et pouvoir toujours bénéficier des aides (de l’ordre de 300K€ par an) devant couvrir le coût des missions régaliennes de sureté et des missions relatives au sauvetage et à la lutte contre les incendies d’aéronefs (SSLIA).

Que fait le gestionnaire pour la sureté de l’aérodrome… Il gesticule en effet, il fait acheter un portique de détection de métaux… A-t-il seulement servi une fois ? Il fait réaliser des badges pour la plateforme mais personne ne les contrôle  et lorsqu’un camion routier, pénètre dans la zone réservée de l’aérodrome et vient faire le plein de Jet A1 (carburant détaxé réservé aux aéronefs munis de turbines ou de réacteurs) cela n’émeut personne et rien ne se passe.

Suspendus au verdict de la DGAC ils lanceront l’étude d’impact environnementale cour            ant mai. (page 4 « Inter’Com »)

Tissu d’inepties : En fait, Monsieur le Préfet de l’Yonne, voulant faire appliquer un projet de PSA à la va-vite, a tenté de faire raser la zone Natura 2000 protégée par les décisions de la commission européenne à l’environnement.

Le syndicat mixte de l’aérodrome d’Auxerre vient de lancer un appel d’offre pour une « étude environnementale préalable à l’application du plan de servitude aéronautique de l’aérodrome d’Auxerre-Branches » pour respecter la réglementation en vigueur des biotopes protégés.
Le seul problème est que le projet de PSA basé sur les deux approches classiques, à l’étude, n’est pas encore réalisé, pas plus que l’enquête publique associée.

Que pensez-vous, contribuable que vous êtes, d’une dépense de 40 000€ pour cet appel d’offre lancé dans la précipitation,  sans préjuger des études techniques du PSA en projet et des résultats de l’enquête publique à venir : Ne jette-t-on pas notre argent par les fenêtres ?

 

Loin de nous l’idée que toutes ces études pourraient venir indirectement compléter les indemnités de certains décideurs… (2007 : étude de faisabilité d’un parc d’activité, 2008 : diagnostic de la piste et établissement d’un plan pluriannuel d’investissement, 2014 : étude de positionnement stratégique, étude d’impact)

 

« De là, ils déposeront leur demande de dérogation, puis le plan de dégagement latéral et d’approche de la piste nécessitant l’abatage ou l’étêtage des arbres qui percent les servitudes. » (page 4 « Inter’Com »)

Texte dénué de tout sens, volontairement, voire involontairement confus (amalgame caricatural des procédures d’établissement du PSA ; Visiblement rédigé par des personnes totalement incompétentes en matière de réglementation aéronautique.

Annexé au PLU (Plan Local d’Urbanisme), ce document donnera lieu à une enquête publique en septembre/octobre. (page 4 « Inter’Com »)

Ceci est bien loin de la procédure réglementaire d’approbation d’un PSA ; L’enquête Publique doit avoir lieu avant l’approbation par arrêté ministériel (ou par décret en Conseil d’Etat) puis finalement être annexé  au PLU.

Une nouvelle fois…. De l’incompétence, ou une volonté de passer en force en bafouant les règles de la république.

 

1 Déclassement de son l’ILS (système d’atterrisage aux instruments) en août 2013, application des servitudes de dégagement latéral et d’approche en janvier 2014. (page 4 « Inter’Com », note1)

 

Charabia… En clair cela veut dire : L’ILS (Instrument Landing System ou Système d'atterrissage aux instruments), hors d’usage et obsolète, a été démantelé en octobre 2013. Et, compte tenu de la présence d’arbres dans la trouée d’envol, la restriction suivante a été mise en place en janvier 2014 :

UTILISATION DES PISTES INTERDITE DE NUIT OU EN IFR AUX AERONEFS DONT LA DISTANCE DE REFERENCE AU DECOLLAGE EST SUPERIEURE OU EGALE A 1200M

 

Car sans TGV, l’aéroport constitue le principal nœud de connexion de l’auxerrois avec les réseaux nationaux (98% des mouvements en 2013). (page 5 « Inter’Com »)

Qui a déjà pris un vol commercial au départ d’Auxerre-Branches ? Il y en a aucun !

 

Mais la plateforme, bien située, bénéficie de la proximité du bassin parisien et il est aisément décelable qu’elle est face à un vrai manque à gagner. (page 5 « Inter’Com »)

Quelle logique dans ces propos… C’est justement la proximité des aéroports parisiens et voire de l’aéroport de Châteauroux qui rend la réalisation de vols commerciaux au départ d’Auxerre totalement irréaliste. Ces propos ne seraient recevables que pour l’aviation légère. Cependant malgré un lourd investissement dans les cuisines (plus de 200 000 €) du restaurant de l’aérodrome, la prestation gastronomique et les heures d’ouverture du restaurant ne sont absolument pas adaptées à la clientèle aéronautique.


Consultez la synthèse du diagnostic réalisé par CEIS (Paris) (page 5 « Inter’Com », bas de page)

Ce document, qui a coûté la bagatelle de 15000€, après une éphémère apparition en ligne, n’est plus disponible sur le site de la Communauté de l’Auxerrois. (Notre association la met à votre disposition en téléchargement.)

Prenez en connaissance et vous serez édifié.

Et voici nos quelques commentaires sur les points les plus techniques :

Page 9 : toutes ces sociétés ne sont pas sans connaître l’existence de la plateforme, mais pour la plupart ce sont seulement des sites de productions ne faisant pas appel à des vols d’affaires.

Page 11 : L’article de l’Inter’ComN°114 présise : Deux ans en arrière, la plateforme était encore le siège de l’aviation d’affaires de sept grands comptes d’Auxerre : La Sopréma, Friginox, La Chablisienne, (page 4 « Inter’Com »)

Nous avons sur cette page le détail de cette immense activité… :

Friginox : 1 fois tous les 3 à 4 ans

La Chablisienne : 0 (à confirmer)

Page 15 : Dans ce tableau, la vente du carburant apparaît en chiffre d’affaire et non en marge.
Vous pourrez noter que les prestations diverses en 2012 ne sont pas communiquées (N.C. dans le document ;  après enquête, cette somme est de 112 045 €, ce qui confirme l’énorme érosion de ces recettes.

Dans ce tableau, apparait « Subvention FIATA », cette dénomination est impropre, en fait, il s’agit de subventions d’état attribuées à chaque exploitant d’aéroport de manière à compléter, en tant que de besoin, les autres ressources financières dont il dispose pour l’accomplissement des missions régaliennes de sureté et de lutte contre les incendies d’aéronefs.

L’origine de la plupart de ces prestations diverses était l’activité générée par l’équipe de football (AJA) ; activité réduite à néant depuis leur passage en deuxième division.

En résumé l’aérodrome d’Auxerre-Branches a été, implicitement, pendant des années,  l’aérodrome de l’AJA, pénalisant l’activité d’aviation légère. Le réveil est douloureux…

Il est grand temps  d’arrêter de rêver… de dépenser l’argent du contribuable pour des études stériles et inutiles.

Halte à la gesticulation de certains élus, incompétents en aéronautique, seulement avides de pouvoirs en se gavant d’indemnités injustifiées.

Avant de massacrer les arbres de notre beau massif boisé, ne serait-il pas plus judicieux de réparer l’existant et tout particulièrement le parking avion car, compte tenu de l’état actuel de cette surface, la DGAC pourrait à tout moment, et de façon justifiée, interdire la plateforme à tout aéronef équipé de turbines ou de réacteurs. Ceci aurait immédiatement un impact catastrophique sur l’activité de la société Bourgogne Aéro Services. Et ceci sans aucune mesure avec les actuelles restrictions d’exploitation, dues à la présence des arbres, sans incidence réelle sur la fréquentation de la plateforme.

L’association « Sauvons la forêt de Branches » souhaite préserver le massif forestier mais également l’aérodrome.

Pour ce faire, il faut dépenser l’argent du contribuable à bon escient et  au bon endroit… par exemple les infrastructures essentielles (piste, parking). Et surtout, il faut adapter la gestion et la taille de l’aérodrome au potentiel  réel financier disponible. Il est stupide de vouloir garder un aérodrome de catégorie 3 avec  services AFIS et SSLIA dont la piste est détériorée et dont le parking est inexploitable.
Quel intérêt de faire une étude pour détruire une zone Natura 2000 et 65 hectares de forêt, si d’un autre coté on ne dispose pas de fonds nécessairesà l’indemnisation des propriétaires de cette mise en application de PSA. Encore plus stupide, si après ce massacre écologique, on se rend enfin compte que les collectivités locales n’ont pas les moyens de poursuivre l’exploitation d’une plateforme de catégorie 3C avec AFIS et SSLIA.

Ne serait-il pas plus judicieux, de maintenir cette plateforme en catégorie 2B avec des infrastructures plus modestes, mais en parfait état.

Un aérodrome oui, mais pas à n’importe quel prix!


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